Le choix des matières est depuis toujours l’un des cœurs de notre métier. Si depuis plus d’un siècle nous apportons une attention particulière à chaque détail du processus de fabrication, nous ne pourrions concevoir de chaussures de qualité sans avoir préalablement sélectionné avec soins nos matières : un savoir-faire acquis et transmis au fil du temps, guidé par la passion des bottiers.
les matières

L’exigence du cuir
Le cuir est utilisé depuis des millénaires pour ses propriétés uniques. Cuirs pleine fleur, velours et chèvre de Toscane, nous sélectionnons soigneusement les matières les plus nobles en fonction de leurs caractéristiques et de leur utilisation finale. Souplesse, épaisseur, grain, toucher, patines sont autant d’éléments à prendre en compte pour fabriquer une chaussure résistante et esthétique.
Les cuirs que nous choisissons proviennent principalement d’Italie et d’Espagne. Ils sont analysés en laboratoire par le CTC de Lyon ( Centre Technique du Cuir ) pour contrôler le respect des normes REACH : un règlement adopté par l’Union Européenne pour préserver la santé humaine et l’environnement.
Contrairement à ce que l’on pourrait parfois penser, la filière du cuir est par essence une activité de recyclage puisque les animaux ne sont pas élevés pour leurs peaux, celles-ci étant des ressources non utilisées par l’industrie agro-alimentaire.
Le tannage : végétal ou minéral.
Le tannage est le procédé qui consiste à transformer la peau brute en cuir souple, imputrescible et résistant. Pour que la peau se transforme en cuir, elle est préalablement préparée puis immergée dans des agents tannants, ou tanins. Il existe deux grandes familles de tannage, minéral ou végétal, en fonction des agents tannants utilisés.
Le tannage végétal est la première méthode de tannage utilisée par les hommes. La peau est transformée à l’aide d’une substance naturelle, le tanin, que l’on retrouve dans l’écorce, les feuilles, les racines ou la sève des végétaux. Selon la souplesse et la teinte que l’on veut obtenir, on utilisera certaines essences comme le chêne, le châtaignier, le mimosa ou le pin.
Le tannage végétal n’est pas la seule technique utilisée pour obtenir du cuir. La méthode la plus répandue est celle du tannage minéral qui fait appel à des agents tannants minéraux comme le sulfate de chrome ou le sel d’aluminium. Cela représente plus de 85% de la production mondiale de cuir. Ce procédé permet d’obtenir des propriétés et caractéristiques qu’il n’est pas possible de reproduire avec un tannage végétal. Le cuir obtenu est plus résistant, les possibilités de teintures et de finitions sont presque infinies et la couleur n’évoluera pas avec le temps.
Au fil des ans, mené par des directives et normes environnementales restrictives, le secteur du tannage minéral a considérablement amélioré ses méthodes. Les tanneries avec lesquelles nous collaborons sont équipées de leur propre circuit de gestion et traitement des eaux et respectent des conditions de travail strictes, correspondant aux normes REACH. La plupart sont membres du Leather Working Group, dont l’objectif est d’apporter plus de transparence et de responsabilité : suppression des substances potentiellement dangereuses, réduction de la consommation en eau et énergie et contrôle de la sécurité au travail.

Le cuir « végétal » ?
Le terme cuir végétal est un abus de langage pour désigner le tannage végétal. L’appellation « cuir » est protégée et doit être nécessairement issu de peau animale. Les innovations technologiques récentes ont permis de développer de nouvelles matières issues de produits naturels, sérieuses alternatives au cuir.
Soucieux d’aller plus loin dans notre démarche de développement durable, nous avons mis au point, après plusieurs années de recherche, nos premières lignes responsables. Notre volonté était de proposer des modèles sans matières animales, dans le respect de l’environnement, tout en conservant la qualité de nos produits. Aujourd’hui, le plastique et ses dérivés se substituent trop souvent au cuir lorsque l’on pense vegan, ce qui ne fait que déplacer le problème.
Parmi ces matières nouvelles, nous concevons certains de nos modèles à l’aide d’une microfibre écologique à base maïs, matériau issu de la R&D se rapprochant des performances du cuir. Hypoallergénique et antimicrobienne, elle est aussi 100% respirante, avec une capacité d’absorption nettement supérieure à celle du cuir. Issu d’un procédé de fabrication respectueux de l’environnement, et un minimum d’émission de CO2, ce tissu est également certifié par le label Oeko Tex 100 garantissant qu’il ne contient pas d’agent nocif pour la santé. Depuis 2020, nous proposons une ligne de modèles entièrement fabriquées à partir de microfibre, « vegan », tout en conservant les caractéristiques techniques essentielles à une chaussure de qualité.
Nos projets pour la suite ? Continuer sur les prochaines saisons à intégrer la matière fabriquée à partir de déchets de pommes, valorisation des rebus de l’industrie alimentaire. Une autre alternative qui permet non seulement de réduire le gaspillage mais de continuer à limiter notre impact environnemental.
Pour aller plus loin...
Au-delà du cuir, nous portons une attention particulière à tous les éléments qui constituent nos chaussures.
Nous utilisons principalement des semelles en caoutchouc naturel, dont la résistance à l’abrasion et aux variations thermiques sont supérieures aux matières de synthèse. Nos semelles correspondent aussi aux normes REACH, puisqu ‘elles ne contiennent pas de phtalates.
Nos boucles et œillets sont inoxydables et sans nickel, seuls éléments en métal qui rentrent dans la fabrication de nos produits. Depuis plusieurs saisons, nous remplaçons peu à peu les colles par des colles à l’eau, sans solvants.
Enfin, nos boites à chaussures sont désormais toutes fabriquées à partir de carton recyclé, pour aller encore plus loin dans notre démarche de développement durable.